Yuuki Kuran
Vampire -Level A
Date d'inscription : 22/11/2013
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Personnage Avatar : Yuuki Kuran, de Vampire Knight. Evidemment.
![Passer au dessus des rancoeurs et oeuvrer pour la même cause [PV ; Zero Kiryuu & Yuuki Kuran] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) |  Sujet: Passer au dessus des rancoeurs et oeuvrer pour la même cause [PV ; Zero Kiryuu & Yuuki Kuran] ![Passer au dessus des rancoeurs et oeuvrer pour la même cause [PV ; Zero Kiryuu & Yuuki Kuran] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/darkages/icon_minitime.gif) Jeu 28 Nov 2013 - 12:30 | |
| Elle avait passé la nuit à réfléchir. En vain.
La jeune fille s'était même imaginé un scénario dans lequel elle questionnait son frère sur ses motivations, mais ça n'avait rien donné. En même temps ; elle se donnait la réplique elle-même, ça ne pouvait pas fonctionner. Mais elle y avait cru, comme souvent, l'espoir l'avait poussé à croire qu'elle arriverait à le comprendre. Faux. Totalement faux. Personne n'arriverait jamais à comprendre le sang pur, très certainement. Pas même elle. Et c'est une des raisons pour lesquelles elle se remplissait de doutes, ne pouvant pas chasser la vision de Kaname lorsqu'il avait mit fin à la vie du père d'Aido.
Pourquoi ?
Elle n'avait pas la réponse, comme à beaucoup d'autres questions qui concernaient toutes son frère. Comble de l'ironie – ou de la malchance.
Ce sentiment d'impuissance qu'elle avait à chaque fois qu'elle pensait à ce que faisait Kaname en son absence était renforcé par le fait qu'elle ne savait pas où il se terrait. Parce qu'à ce stade, il y avait de quoi se demander si il ne s'était pas creusé un terrier ou quelque chose du genre. Et les nouvelles n'allaient pas fort … Dernièrement trois corps avaient été retrouvé. Une famille. Ça en devenait obsédant, pourtant elle ne pouvait pas mettre fin au massacre occasionné par les vampires – qu'ils soient Level E ou non.
Parce que oui, tout mettre sur le dos des Levels E, Yûki trouvait ça trop facile, et de moins en moins crédible.
Tous les crimes commis se confondaient ; trop de suspects, mais aucun n'était jamais désigné coupable, faute de preuve … ou autre. Il fallait que ça cesse, que quelqu'un arrête ce bain de sang qui imbiberait bientôt le Japon, puis le reste du monde. Et si d'autres dégénérés comme son oncle décidaient de prendre le pouvoir ? Des sangs purs, il n'y en avait plus beaucoup. Mais n'importe quel vampire en proie à un quelconque complexe d'infériorité ou désirant se venger pouvait menacer et tuer sans aucun remord. Que fallait-il de plus ? Même sans les connaître, il n'y avait pas besoin de grand chose pour en arriver à la conclusion qu'ils étaient dangereux.
Alors oui, la jeune princesse s'était mis en tête de mener un combat contre le mal. C'était bien. Large et général. Assez large pour englober tout type de menace. Seulement le problème était là ; des menaces pour qui ? Pour tous, les Levels E ne pouvaient être que des meurtriers. Faut-il vraiment s'aveugler volontairement pour vivre heureux ? Elle refusait de se mettre des œillères, et de ne voir que ce qui l'arrangeait. De toutes façons, cela faisait bien longtemps qu'elle n’œuvrait plus uniquement pour elle-même.
Le premier constat qui devait être fait ; la dangerosité de certains vampires, assez haut placés dans la société, ou alors au plus bas de l'échelle ; ceux susceptibles de vouloir plus de pouvoir. Certes, peut-être pas tous, mais au moins une partie. Attention … il n'était pas question de les exterminer en faisant pire encore que ce qu'elle et d'autre pouvaient leur reprocher, juste les surveiller. Ça paraît fou, dit comme ça ; on ne peut pas garder un monstre en cage bien longtemps. Non plus de les mettre en cage, mais garder un œil sur eux, rien de méchant ou d'expéditif. A tester. Ensuite … empêcher les vampires de commettre tant de meurtres. Et pas uniquement les Levels E. Là non plus, elle ne cherchait pas l'extinction de la race. Et … protéger le Japon. Ce n'est pas tout d'éloigner le danger, il fallait aussi assurer la protection des habitants. Pour l'instant, son plan se limiterait à la ville, prenant du terrain si les résultats y étaient.
Mais pour tout ça, elle aurait besoin des Hunters, et prendrait dans son élan tout ceux qui se rallierait à sa cause. Œuvrer pour la paix. Quelle séduisante illusion. Parce que Yûki était de ces gens avec de grandes idées, mais peu de moyens, toute sang pure qu'elle soit. La jeune fille était lucide, mais avait du mal à l'admettre ; seule, elle ne faisait pas le poids.
Il fallait donc qu'elle s'entoure solidement.
Bien. Par quoi commencer ? Quel discours allait-elle servir pour que les gens la suive ? Autant de question qui méritaient des réponses.
Elle marchait à pas mesurés dans les rues, regardant tout autour, comme une enfant émerveillée qui voit le jour pour la première fois. C'était un peu ça pour elle, à chaque fois qu'elle sortait. Si elle prenait le temps, elle pouvait savourer la vision que la ville lui offrait, elle y verrait toujours quelque chose d'extraordinaire. Quelque chose qui mérite d'être vu, mais aussi d'être regardé. Elle avait ignoré trop de choses, elle ne voulait rien manquer, maintenant, quittes à lever les yeux et à s’emmêler les pinceaux. Quittes à ce qu'elle tombe, qu'elle se fasse mal. Elle appelait ça « un mal pour un bien ».
Le pas lent, les yeux en l'air, elle regarda les gens fermer leurs volets sur les coups de six heures.
De plus en plus tôt.
La ville perdait de son effervescence. Les parents appelés leurs enfants, les tiraient par le bras pour qu'ils rentrent. On lui jetait des regards mauvais, surpris, ou alors on la fuyait, tout simplement. Était-ce si évident de deviner qui elle était ? Est-ce que même un humain pouvait savoir qu'elle faisait partie de ces créatures assoiffées de sang ? Des plus dangereux de leur race d'assassin ? Même à la voir le nez en l'air ? Alors que les vampires ne lui accordait pas le moindre crédit, ce serait un comble pour elle !
C'est à cet instant qu'une vieille dame s'approcha d'elle. Elle jeta deux-trois coups d’œil alentour, puis se retourna vers la jeune princesse, l'air inquiète.
Il fait pas bon rester dehors à cette heure, ma petite. Rentre ! Rentre vite !
Et elle partit, claqua la porte de sa maison derrière elle. Malheureusement pour la vieille, elle n'avait pas l'intention de rentrer, même si le danger la guettait, tapis dans l'ombre, elle ne renoncerait pas. Pourquoi faire ? La jeune princesse ne l'avait pas encore décidé. Aller voir les Hunters ou recherchait de quoi appuyer sa théorie de l'innocence des Levels E ? Elle opta, au bout de plusieurs minutes de réflexion, pour la première alternative.
Yûki pénétra dans une rue adjacente, suivie l'allée jusqu'à tomber sur une ruelle, puis deux. Au bout d'un jeu interminable de passages déserts, elle trouva le quartier général des Hunters. Il n'était pas secret. C'était à peine si l'ancien président des lieux s'était retenu d'écrire le nom du bâtiment en grosse lettres. Tout le monde connaissait les Hunters, officiellement, ils œuvraient pour la défense des habitants de la ville. Rien de plus, rien de moins. Une fois l'existence des vampires révélée, leur but précis avait été entendu. C'est à dire ; tuer les Levels E. Rare étaient ceux qui savaient qu'ils comptaient un de ceux-là dans leur rang, au sommet même de leur hiérarchie. Douce ironie que celle-ci.
Le moment vint où elle hésita à entrer. Tout simplement parce que cela faisait plusieurs jours – jours qui se prolongeaient en semaines et en mois – qu'elle n'avait pas vu Zero. Elle savait qu'il était devenu Président de l’Association, après la chute du conseil, mais rien d'autre n'était parvenu à ses oreilles. Après ce qu'elle lui avait fait, elle doutait que le jeune homme ait envie de la revoir … Mais il n'était pas question de leur comptes et sentiments personnels. Elle venait quérir de l'aide, il n'oserait la lui refuser sous prétexte d'une querelle entre ces deux-là.
Déterminée, elle poussa la porte du QG.
Le souvenir d'être alors déjà entré ici - plus tôt, certes - lui revint. Elle se souvint des gens dans le hall, de leurs réflexions, leurs visages hagards ou au contraire, riant aux éclats. Elle se souvint de la rangée d'étagère, des registres, du livre qu'elle avait ouvert, des flammes qui dansaient devant ses yeux, menaçantes, lui interdisant l'accès à sa mémoire. Si naïve … Préoccupée par son passé, la jeune fille avait fermé les yeux sur son présent, elle ne s'était occupé de rien d'autre que de cette quête perdue d'avance. Elle n'avait jamais repris ses droits. Kaname s'était contenté de lui souffler ses souvenirs en lui rendant sa véritable nature, mais elle n'avait rien eu par elle-même. Et quelques années plus tard, le sang pur disparaissait. L'abandonnait. Car elle vivait son départ comme un abandon, rien de moins, mais peut-être beaucoup plus.
Comme dans son souvenir, les expressions des Hunters divergeaient grandement. Il y avait parmi eux un grand gaillard, peut-être la trentaine, qui lui jetait des regards mauvais. Elle baissa les yeux. Les autres n'étaient pas moins méfiants, aucuns de changea sa position, et elle progressa jusqu'aux grandes portes. Elle les ouvrit, comme dans son souvenir, mais cette fois une voix la rappela vers l'arrière :
Hé, toi ! Oui, toi, la gamine. On peut savoir ce que tu fais là ?
Je viens voir votre Président.
Elle n'avait pas hésité une seconde. Son but était clair.
Et on peut savoir pourquoi ?
Je -
Non mais attends ... j'te connais ! T'es la fille qu'était venue avec Zero pour voir les registres ? Oui, c'est toi ! Qu'est-ce que tu veux?
Aucune amabilité dans la voix. Elle avait beau ne pas connaître cet homme elle n'avait aucun doute sur sa capacité à lui trancher la tête si elle faisait un geste de travers, à voir le sabre qu'il portait au côté.
Il est ici?
C'est quoi ton nom déjà?
Je n'ai pas vraiment le temps de discuter ...
Celui-là commençait à lui faire perdre le peu de patience qu'elle avait. Elle voulait juste voir Zero. Il y avait plus compliqué, tout de même !
La jeune princesse leva les yeux au ciel – ce que l'autre accueillit assez mal – et se retourna vers la porte, bien décider à entrer. Maintenant qu'elle était si près du but, ce bougre n'allait pas lui couper la route.
… Et bien si. Il se plaça devant elle, brandissant son sabre.
Ton nom !
Et voilà encore une merveilleuse journée … Yûki planta son regard dans celui du Hunter, elle ne savait pas ce qu'elle espérait mais certainement pas qu'il éclate de rire. Et pourtant, c'est ce qu'il fit. Aussitôt ses yeux s'ouvrirent grands. Déjà voir un vampire la toiser ou rire d'elle, c'était d'assez mauvais goût, mais un Hunter … ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Elle porta sa main à l'Artemis, gardant en tête l'éventualité que l'autre insiste de trop.
J'ai déjà dit que je venais ici pour voir Zero, c'est assez précisé, je crois. Ce que j'ai à lui dire ne regarde – pour l'instant – personne d'autre que lui. Laissez-moi passer.
En réponse, l'homme se mit à rire de plus belle, elle aurait pu rajouter une fin comique comme « ou il vous en cuira », que l'autre n'aurait pas fait la différence. En revanche, elle, déjà bien agacée, ne supporta pas un tel manque de respect et lui envoya l'Artemis dans le genou droit.
Le Hunter devant elle sembla tout d'abord ne pas comprendre pourquoi il se tordait lamentablement. Lorsqu'il prit conscience du coup qu'elle lui avait porté et qu'il voulu le lui rendre, elle était déjà loin. La petite maligne avait filé, pas tout à fait à l'anglaise, mais filé tout de même. L'affaire avait fait grand bruit, le bougre ne s'était pas privé pour lui hurler dessus alors qu'elle n'était qu'à quelques centimètres alors lorsqu'il se mit à beugler après sa fuite … je vous laisse imaginer. En fait, Yûki pensait bien que Zero devait s'être rendu compte que quelque chose ne tournait pas rond – n'importe qui aurait réagit à un tel vacarme. Seulement le fait était là ; il n'était pas venu. Il pouvait être absent, mais elle doutait que l'homme ait mis autant d'acharnement à l'empêcher de passer si leur Président n'était pas présent. Ne restait plus qu'à vérifier par elle-même.
En premier lieu, elle se perdit. Logique. Elle n'était jamais entré dans le bureau du Président, et ignorait donc ne serait-ce que sa position. Ensuite elle enfila corridor sur corridor, regarda les portes, pria pour que celle qu'elle cherchait soit entre-ouverte. Mais elle n'eut pas besoin de ce détail pour l’identifier. Tout simplement parce qu'elle n'avait jamais rien vu de tel. A côté de celle-ci, la porte du bureau du directeur, à l'Académie, faisait pâle figure … Large et richement conçue, elle ne douta pas en la voyant qu'il s'agisse de la bonne.
Et là encore elle hésita à entrer. Si Zero était présent, il devait s'être rendu compte de sa présence, c'était obligatoire, alors il ne servait à rien de rester planter là, comme si – dans l'éventualité où elle choisisse de s'en aller – il n'allait jamais savoir qu'elle était venue. Dans sa grande logique, elle ne s'annonça pas et entra directement. Cependant – sans même le faire exprès mais par maladresse, pour laquelle elle était une déesse – elle fit assez de bruit pour qu'on la remarque, si ce n'était pas déjà fait.
Elle s'extasia un moment sur la beauté de l'intérieur, la taille de la pièce. Vraiment, comme une enfant, les yeux brillants, elle parcourut du regard chaque centimètre carré du bureau … et ses yeux finirent par tomber sur Zero. Elle constata que, non, il n'avait pas changé. Ses cheveux argents en bataille, ses prunelles dont la teinte énigmatique semblait toujours hésiter entre le gris et le violet, étaient les mêmes. La jeune princesse le fixa un moment, et elle eut envie de se jeter dans ses bras. Mais non. Elle ne laissa rien paraître du trouble qui menaçait d'embuer ses yeux, et prit la parole le plus simplement du monde :
Heureuse que tu ailles bien.
C'était la vérité, mais … pas forcément la chose à dire. Elle n'y mit rien, ni détachement ni ton particulier, comme une formalité, et elle se doutait que ça allait faire mal. Pourquoi avait-elle besoin de le faire souffrir de nouveau ? Comme si Zero n'avait pas assez enduré par sa faute. Sans compter qu'elle était la sœur et la fiancée de l'homme que le Hunter détestait le plus au monde. Parmi la quantité de vampire qu'il pouvait haïr et vouloir détruire – doux euphémisme – il y avait Kaname Kuran. Tout en haut de la chaîne. Yûki pouvait comprendre, sans adhérer totalement à cette haine féroce qu'il avait contre lui.
Les secondes filèrent à une vitesse hallucinante alors que la jeune princesse décidait une fois pour toutes ce qu'elle livrerait à son ancien collègue.
Zero, j'ai quelque chose à te dire … ou plutôt à te demander.
Voilà une bien belle approche ! « Encore ... » elle aurait pu ajouter. Il avait déjà fait beaucoup pour elle, et elle aurait de la chance si il ne la chassait pas sans rien vouloir entendre de plus. Après tout, elle aurait pu chercher quelque chose de mieux. Mais non. C'est de Yûki qu'on parle. La jeune fille fragile et maladroite, qui même étant sang pur, faisait preuve parfois d'un manque flagrant de réflexion. Surtout lorsqu'il s'agissait de s'adresser à Zero après ce qu'il s'était passé. Sortir les choses comme elles lui venaient, les unes derrière les autres n'était peut-être pas pas la meilleure solution. Et ça faisait deux erreurs. Dans la même minute.
Les larmes forçaient les barrières qu'elle plaçait au bord de ses yeux. Elle se retenait à s'en faire mal, mais le jeune homme n'avait certainement ni besoin, ni envie, de la voir pleurer. Parce qu'elle n'avait aucune raison de le faire, après tout. Il s'agissait simplement d'une visite à but protocolaire. Rien de plus.
Se ressaisir fut plus que délicat, mais elle finit par prendre confiance et planta son regard dans celui de Zero. A cet instant, ce n'était plus l'innocente petite humaine, naïve et maladroite, qui ne savait pas trop quoi faire en cas de problème. Là il avait devant lui une femme déterminée.
C'est parce le vampire Yûki l'a dévoré …
Avait-elle vraiment dit ça, des années plus tôt ... ? Et si c'était vrai ? Et si sa condition l'avait radicalement changée ? Au regard de ceux qu'elle connaissait, elle avait impression de ne plus être la même. Le poids des responsabilités sans doute. Et elle redoutait plus que tout le face-à-face qu'elle savait qu'elle aurait un jour avec Zero. Elle l'avait sali, trahi et insulté. Et elle était parti avec son âme pour bagage. Pour lui, elle ne serait plus jamais la même. C'était évident. Mais il fallait qu'elle mette tous les sentiments de côtés, afin d’œuvrer correctement, comme son devoir l'y obligeait. Ne pas dépasser du cadre. Ne pas craquer. Et ne pas s'attacher à n'importe qui.
C'était pour ton bien. Il fallait que tu t'éloignes de moi. Mais je suis égoïste … et j'ai oublié qu'il fallait être deux pour prendre ce genre de décision … Pardonne-moi.
Mais non. Elle se tu. Ne dit rien, et laissa le silence reprendre ses droit. Lui dire ce qu'elle pensait n'aurait fait qu'empirer la situation. Elle avait tendance à oublier que le jeune homme avait trouvé quelqu'un. Une Hunter, disait-on. Elle l'avait su par Anya qui avait - encore une fois - cherché à jouer à quiseralaplusfouinedesdeux. Bref, un soir elle s'était ramené en disant qu'elle avait un « truc délicat » à lui annoncer. Oh, elle s'était rattrapée en voyant l'air triste peint sur le visage de son amie ; après elle lui avait dit que « t'en fais pas c'est rien » et elle avait lâché le morceau, tout sec. Ce à quoi bien sûr la jeune princesse n'avait pas répondu. Mais il n'en demeurait pas moins qu'elle avait eu, à entendre la blonde, une boule qui s'était formée dans son ventre et ne s'était pas délogée avant qu'elle prenne du repos.
Au réveil, le lendemain, il fallu qu'Anya lui rappelle la soirée et le « truc délicat » dont elle avait presque oublié la totalité.
Elle se tortura le cerveau jusqu'à ce qu'elle se dise qu'elle avait assez attendu. Assez pensé. Alors seulement elle prit la parole, plus seulement pour elle-même, mais aussi pour le Président de l'Association.
Tu es au courant, je suppose ; de plus en plus de crimes sont commis en ville, et parfois en plein jour, à la vue de tous. J'ai des raisons de croire que les responsables sont des créatures incontrôlées et sans repères. Du moins, cette piste concerne seulement les meurtres sur les humains … car il y a aussi les sang purs qui sont décimés. Nous savons tous deux que c'est Kaname, et il faut l'arrêter. Même si ce dernier constat n'est pas du ressort des Hunters, je pense qu'il s'agit d'un cas particulier. Pas parce que nous sommes tous deux personnellement impliqués, mais parce que les gens ne se sentent plus en sécurité. Ces crimes inquiètent. Peu importe leur nature, ou la race de la victime. Le résultat est le même : c'est l'équilibre entier qui est menacé, pas seulement quelques personnes qui, pour la plupart, ce sont simplement retrouvées au mauvais endroit au mauvais moment. Ce dont je te parle en ce moment est bien plus sérieux. Si personne ne fait rien, les gens chercheront à faire leur propre justice, et nous n'avons aucun intérêt pour qu'une telle chose se produise. Il faut agir ensemble.
Et elle poursuivit dans un souffle :
Pas seulement toi et moi, Zero … Les vampires et les Hunters doivent conclure une alliance.
Une alliance ? Vraiment ? … Venait-elle réellement de « proposer » à Zero de former une alliance ? Faut croire que oui. Et elle n'avait pas cillé. Seulement lorsqu'elle avait aligné le « toi » et le « moi » l'un derrière l'autre, son regard s'était voilé l'espace d'un unique et très bref instant. A peine de quoi remarquer quelque chose. De toutes façons, elle préférait que le jeune homme ne demande rien et manifeste son accord avec le propos. Juste un signe de tête ou un « oui » suffirait. Mais elle avait assez vécu auprès du Hunter pour savoir que les choses ne se déroulaient jamais comme prévues avec lui. Jamais. Et c'est ce qui lui avait sauvé la mise la plupart du temps ... |
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